Boissons énergisantes, yaourts protéinés... Notre expert alerte sur les risques de l'alimentation "augmentée"

Fuente del artículo: Doctissimo /image: -/ Par: Louise Ballongue

en collaboration avec Alexandra Murcier (Diététicienne-nutritionniste libérale)

Yaourt protéiné, boisson vitaminée, biscuit énergétique... Les trentenaires semblent raffoler de ces produits alternatifs et sains. Sauf qu'ils ne présentent aucun intérêt nutritionnel, voire sont à risque pour notre santé, selon Alexandra Murcier, diététicienne-nutritionniste.

Ils sont nombreux à peupler les rayons du supermarché. Les "aliments augmentés", tels que les yaourts et barres protéinés, plaisent fortement à la génération Y, amatrice de produits innovants et surtout bienfaisants. Le problème ? Contrairement à leur apparence, ils seraient dangereux pour la santé.

Du sucre, du gras et des substances excitantes

C’est le cabinet d'études NielsenIQ, qui a fait remonter l’information. D’après leur dernière étude, les yaourts et barres protéinés, au même titre que les boissons énergisantes (type RedBull), font partie des produits les plus appréciés des moins de 35 ans sans enfant.

Tous entrent dans la catégorie des "aliments augmentés", autrement dit : qui apportent quelque chose en plus à l’organisme (plus d’énergie, plus de muscles…).

"On est passé d’un message très restrictif, autour d’un 0%, sans sucre, sans ceci, sans cela, à une nourriture augmentée. On a mis ça en plus, on a enrichi en protéines, cela donne l’impression de pouvoir mettre le produit au service de sa santé et cela donne l’impression d’en avoir pour son argent", explique David Lecomte, auteur de l’étude, à BFMTV.

Le problème, justement, c’est que ces produits sont tout sauf inoffensifs.

Des boissons énergisantes déjà épinglées

Selon l’Anses, les boissons énergisantes, pour ne citer qu’elles (qui contiennent des ingrédients tels que de la caféine, de la taurine et du D-glucuronolactone, du sucre ou des édulcorants, des vitamines, et des extraits de plantes, ndlr) n’ont aucun intérêt nutritionnel et majorent, en prime, "les pertes en eau et en sels minéraux".

De fait, elles "augmentent le risque d’accident à la chaleur" et sont susceptibles de générer des "situations à risque" en combinaison avec l’alcool.

La consommation de boissons type RedBull favorise, par ailleurs, la survenue de symptômes cardiovasculaires (sensations d’oppression ou de douleurs thoraciques, tachycardie, hypertension, troubles du rythme allant jusqu’à l’arrêt cardiaque...), psychocomportementaux et neurologiques (irritabilité, nervosité, anxiété, voire crises de panique, hallucinations, épilepsie…).

Des produits "protéinés" souvent trop gras ou trop sucrés

Même chose du côté des yaourts et barres protéinés, à proscrire, car bien trop gras et sucrés (prise de poids, addiction au sucre, etc).

"Ces produits, très en vogue, sont ultra transformés. Ils ne contiennent donc que très peu de nutriments intéressants et sont mauvais, à long terme, pour notre santé. Ils envoient par ailleurs un faux message : ces aliments ne font pas de "miracles" et ne permettent ni de perdre du poids, ni de prendre en masse musculaire. Le risque d’addiction, notamment face à certaines boissons énergisantes, est, en prime, majorée", prévient Alexandra Murcier.

La diététicienne-nutritionniste met en garde également les consommateurs face aux méfaits de la caféine, cumulé à certaines drogues.

"Elle augmente dans ce cas le risque de problèmes cardiaques. Prudence donc face à l’effet "cocktail" de ces aliments dits augmentés".

Face à ces aliments transformés, quelle est la bonne attitude à adopter ?

Notre experte en nutrition conseille de "Décrypter attentivement les étiquettes, car ces produits sont très riches en sucre, en édulcorants et en additifs."

Ensuite, dans les rayons, les ingrédients bruts et naturels doivent être privilégiés.

"Vous pouvez ainsi remplacer les yaourts protéinés par du Skyr, naturellement riche en protéines. Vous pouvez également fabriquer vous-même des barres protéinées, à partir de dattes, d’oléagineux...", conclut Alexandra Murcier.