Tout savoir sur les dangers des colorants alimentaires
Fuente del artículo: Le Journal de Montréal /image: Adobe Stock/ Par: ISABELLE HUOT
Une semaine après la fête de l’Halloween, c’est sans doute encore l’abondance de bonbons à la maison. Avec leurs teintes vives et invitantes, les bonbons contiennent, pour la majorité, des colorants synthétiques. Une belle occasion de faire le point sur le monde des colorants.
Les additifs alimentaires sont des substances chimiques ajoutées à un aliment afin d’aider à sa conservation, d’en conserver la valeur nutritive, d’en rehausser l’apparence ou d’en modifier la texture.
De nombreux additifs alimentaires sont autorisés au Canada, dont plusieurs colorants.
Plusieurs facteurs, comme le traitement et l’entreposage, peuvent altérer la couleur des aliments et les rendre moins attrayants aux yeux des consommateurs.
Naturels et synthétiques
Les colorants sont des additifs utilisés pour améliorer l’apparence des aliments et les rendre plus appétissants. Ils peuvent être naturels ou synthétiques.
Les colorants naturels proviennent généralement de minéraux, de végétaux ou d’insectes.
Parmi les colorants naturels autorisés au Canada, on trouve, entre autres, le charbon de bois, la chlorophylle, le curcuma, la cochenille, le paprika et le safran.
Les colorants synthétiques sont produits par des procédés chimiques. Ils sont moins coûteux et plus stables (ex. : ils résistent mieux à la température, à la lumière et à l’acidité) que les colorants naturels.
Au niveau de la santé, ce sont les colorants synthétiques qui inquiètent certains consommateurs et scientifiques.
Parmi les colorants synthétiques autorisés au Canada on trouve, entre autres, le bleu brillant FCF, le jaune soleil FCF, l’indigotine, le rouge allura, le vert solide FCF et la tartrazine.
Avantage
Les colorants contribuent à la vente en améliorant l’apparence des aliments.
Désavantages
Les colorants ont un rôle uniquement esthétique. Ils n’aident pas à la conservation, n’ajoutent rien à la valeur nutritive et ne modifient pas la texture ou le goût des aliments auxquels ils sont ajoutés ;
Certains colorants soulèvent des inquiétudes quant à leurs effets potentiellement nocifs sur la santé ;
L’impact potentiel des colorants sur l’environnement (ex. : faune, flore) est méconnu.
LES COLORANTS ET LA SANTÉ
1. L’hyperactivité chez les enfants
Des études suggèrent que certains colorants peuvent avoir un effet sur l’hyperactivité ou le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH) chez les enfants.
Selon une étude financée par la Food Standards Agency, un département gouvernemental non ministériel du gouvernement du Royaume-Uni, les six colorants alimentaires les plus étroitement liés à l’hyperactivité chez les enfants sont : la tartrazine, le jaune de quinoléine, le jaune soleil FCF, la carmoisine, le ponceau 4R et le rouge allura. Ces colorants sont notamment utilisés dans les boissons, les bonbons, les gâteaux et les crèmes glacées. Certaines données suggèrent qu’il peut être bénéfique d’éviter ces six colorants alimentaires.
2. Le cancer
Certains colorants, tels que le dioxyde de titane et le rouge citrin no 2, sont classés comme possiblement cancérogènes pour l’humain (groupe 2B) par le Centre international de recherche sur le cancer.
Les agents sont classés dans le groupe 2B lorsqu’il existe :
- Des preuves limitées de cancérogénicité chez l’humain et des preuves insuffisantes de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire OU ;
- Des preuves insuffisantes de cancérogénicité chez l’humain, mais des preuves suffisantes de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire OU ;
- Dans certains cas, lorsqu’il n’existe pas de preuves suffisantes de cancérogénicité chez l’humain, mais des preuves limitées de cancérogénicité chez les animaux de laboratoire ainsi que des preuves provenant d’autres données pertinentes.
CERTAINS COLORANTS PERMIS AU CANADA SONT INTERDITS DANS L’UNION EUROPÉENNE (UE), TELS QUE:
1. Le dioxyde de titane (E 171)
Au Canada, ce colorant peut être utilisé en quantité limitée dans des aliments comme la gomme à mâcher (1,25 %), certaines boissons alcooliques (0,5 %), les desserts à base de gélatine (0,15 %) et les bouchées de chocolat (0,15 %).
Dans l’UE, le dioxyde de titane est interdit depuis janvier 2022 à la suite d’un avis scientifique de l’Autorité européenne de sécurité des aliments qui concluait que le dioxyde de titane ne pouvait plus être considéré comme un additif alimentaire sûr. Ce colorant a également été classé dans le groupe 2B (peut-être cancérogène pour l’humain) par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) en 2010.
2. L’ester éthylique de l’acide-apo-8’-caroténoïque (E 160f)
Au Canada, ce colorant est permis en quantité limitée (35 p.p.m.) dans des aliments comme le beurre, la confiture, le lait, la margarine, le pain, le poisson fumé, le sucre à glacer et le fromage à la crème.
3. Le vert solide FCF (E 143)
Au Canada, ce colorant est permis en quantité limitée (100 p.p.m.) dans des aliments comme le beurre, la confiture, les cornichons, la gelée de fruits, le lait, le pain, le poisson fumé et le sucre à glacer. Il est classé dans le groupe 3 (inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’humain) par le CIRC depuis 1987.
4. Le rouge citrin no 2 (E 121)
Au Canada, ce colorant est uniquement permis sur l’écorce des oranges entières (2 p.p.m.). Il est classé dans le groupe 2B (peut-être cancérogène pour l’humain) par le CIRC depuis 1987.
5. Ponceau SX (E 125)
Au Canada, ce colorant peut être utilisé en quantité limitée (150 p.p.m.) sur l’écorce de fruits, les cerises glacées, les fruits glacés et les marasques (une variété de cerises acides). Il est classé dans le groupe 3 (inclassable quant à sa cancérogénicité pour l’humain) par le CIRC depuis 1987.
COMMENT IDENTIFIER LES COLORANTS À L’ÉPICERIE
Au Canada, le Règlement sur les aliments et drogues indique que les additifs alimentaires doivent être déclarés par leur nom usuel acceptable (par exemple rouge allura) dans la liste des ingrédients des aliments préemballés.
Cependant, ils peuvent figurer à la fin de la liste des ingrédients dans n’importe quel ordre.
Le terme « colorant » ne peut pas être employé dans la liste d’ingrédients pour indiquer la présence d’un ou de plusieurs colorants alimentaires.
CONCLUSION
Les colorants n’apportent aucun avantage autre que celui d’améliorer l’apparence des aliments. En prime, ils pourraient présenter certains risques pour la santé. Notamment chez les enfants, lesquels apprécient particulièrement les bonbons aux couleurs criardes et les boissons aux teintes vives.
Pourquoi certains colorants ne répondent-ils pas aux exigences de sécurité de l’Union européenne, mais sont acceptés, ici, au Canada ? Une question qui soulève des inquiétudes. Chose certaine, il est facile d’identifier les colorants au sein des listes d’ingrédients et donc de les éviter. C’est au consommateur de faire le choix et d’accepter que l’apparence ne soit pas aussi attirante. Prêt à faire ce compromis ?