Additifs alimentaires : ceux qu'il faut apprendre à repérer quand on fait ses courses
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Nos aliments peuvent contenir de nombreuses substances chimiques dont les effets sont délétères sur la santé. Pour éviter d'en ingérer, apprenez à décrypter les étiquettes.
Plus de 330 additifs, conservateurs, colorants, agents de texture… sont susceptibles de se trouver dans nos aliments ! Et puisque notre consommation de produits industriels va croissante, nous en avalons de plus en plus. A chacun correspond une DJA (dose journalière admissible, définie comme la dose pouvant être ingérée quotidiennement tout au long de la vie sans risque pour la santé) qui est fixée par l’Autorité européenne de sécurité des aliments (Efsa) avec une liste de produits dans lesquels il peut être utilisé. Le hic, c’est que lorsqu’ils sont remis en cause par de nouvelles études, l’Efsa peut mettre des années à les réévaluer. Et en attendant, on continue à en ingérer !
Additifs : la liste des indésirables à connaître absolument
Les additifs sont obligatoirement mentionnés au sein de la liste des ingrédients, en clair ou par leur numéro de code européen, précédés de la catégorie à laquelle ils appartiennent. Par exemple : "Épaississant : gomme guar" ou : "Épaississant : E 412" ou encore : "Colorant : oxyde de fer" ou : "Colorant : E 172". Et ces additifs sont nombreux :
Les sels de nitrites ou de nitrates (E 249 à E 252) sont des conservateurs, principalement utilisés dans les charcuteries. Ils peuvent donner naissance dans l’estomac à des nitrosamines, des composés classés cancérogènes en 2015 par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC). Ils ont été réévalués en 2017 par l’Efsa, qui a constaté que certains consommateurs ont un apport supérieur à la DJA, mais n’a pas modifié les doses autorisées dans les aliments...
Les dérivés du phosphate (E 338 à 341, E 343, E 450 à 452) servent d’anti-oxydants ou de régulateurs d’acidité dans de multiples aliments : produits de boulangerie ou de pâtisserie, fromages fondus, glaces, quiches…Un excès de phosphates dans l’organisme favorise les maladies cardio-vasculaires et peut-être rénales. L’Efsa a diminué leur DJA en 2019, mais pas la dose autorisée dans les produits industriels, ce qui fait courir le risque de trop en ingérer.
Les émulsifiants, en particulier le polysorbate 80 (E 433) et le carboxyméthylcellulose (E 466), sont présents dans de nombreux produits, notamment les sauces, certains desserts lactés ou glacés. Ils semblent altérer la muqueuse intestinale et le microbiote (flore intestinale). Ils favoriseraient ou aggraveraient les maladies à composante inflammatoire : maladies inflammatoires chronique de l’intestin, diabète de type 2, obésité… Aucune réévaluation n’est en cours.
Tous les additifs susceptibles de contenir des nanoparticules, dont la très petite taille (1 à 100 milliardièmes de mètre) leur permet de pénétrer et de s’accumuler dans les reins, le foie, le cerveau, les poumons… Dans un rapport publié en 2020, l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation (Anses) cite notamment les colorants E 170, E 171 et E 172 et les anti-agglomérants E 341, E 551 et E 552 (4). L’Efsa a depuis confirmé la dangerosité du E 171, qui après avoir été interdit en France va rapidement disparaître de la liste des additifs autorisés en Europe (5).
D’autres additifs pourraient poser problème, mais des études complémentaires sont nécessaires pour confirmer leur dangerosité : par exemple, le colorant caramel E 150 d ou le conservateur "BHA" E 320, possiblement cancérogènes selon le CIRC.