Sécurité sanitaire : Des députés s’accordent pour limiter les additifs nitrés dans la charcuterie, considérés comme cancérogènes
Fuente del artículo: 20minutes / image: 20minutes / Autor: Maïwenn Furic
ALIMENTATION députés ont voté en commission, ce mercredi, en faveur d’une « trajectoire de baisse » des doses maximales des additifs nitrés.
Pas d’interdiction immédiate des additifs nitrés dans la charcuterie, mais des doses maximales prochainement fixées. Les députés ont voté, ce mercredi, en commission en faveur d’une « trajectoire de baisse » des doses maximales de ces composants controversés. Ils sont utilisés pour prolonger la conservation et prévenir le développement de bactéries pathogènes à l’origine notamment du botulisme, une affection neurologique grave désormais très rare du fait des progrès sanitaires de l’agroalimentaire moderne.
En plus de donner sa couleur rose au jambon, naturellement gris, ils permettent aussi d’utiliser de la viande de moins bonne qualité, moins chère, tout en gagnant du temps dans les procédés de séchage, selon un rapport parlementaire de 2021, cosigné par Richard Ramos (Modem).
Une substance potentiellement cancérogène
En 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a classé la viande transformée, notamment la charcuterie, comme cancérogène (catégorie 1). Elle favoriserait, entre autres, les cancers colorectaux. Les nitrites ingérés sont quant à eux considérés comme des cancérogènes probables (catégorie 2A).
La commission des Affaires économiques de l’Assemblée examinait mercredi en première lecture une proposition de loi de Richard Ramos (MoDem) visant une interdiction par étapes de ces additifs nitrés d’ici à 2025. A ses côtés, le ministre de l’Agriculture Julien Denormandie a affirmé souhaiter attendre l’avis de l’agence sanitaire Anses, attendu à la fin du premier semestre 2022 : « un sujet majeur que nous devons traiter avec méthode ». Le ministre a été suivi par la plupart des députés, qui ont voté une série d’amendements réécrivant la proposition de loi.
Ainsi, un an après sa promulgation, et en fonction de l’avis de l’Anses, un décret devra fixer « une trajectoire de baisse de la dose maximale d’additifs nitrés au regard des risques avérés pour la santé humaine ». Ce décret pourra aussi « fixer une liste et un calendrier » d’interdiction de commercialisation de produits incorporant ces additifs.
En outre, dans les dix-huit mois, un étiquetage spécifique de ces produits sera élaboré.
La proposition de loi revue et corrigée sera au menu dans l’hémicycle le 3 février, pour un examen selon une procédure simplifiée.