Ce perturbateur endocrinien est présent chez 92% des Européens
Fuente del artículo: Ça m'intéresse /image: - / Par: Valentine Poignon
Utilisé par les industriels dans les emballages alimentaires, le bisphénol A, ou BPA se retrouve dans le corps de quasi tous les Européens, a alerté l'Agence européenne pour l' environnement.
La semaine dernière, l'Agence européenne pour l'environnement (EEA) a alerté sur le bisphénol A (BPA), a rapporté l’AFP. Une étude récente, inscrite dans le cadre du programme européen Horizon 2020 et relayée par l’organisme, révèle que la majorité des Européens sont exposés à ce produit chimique utilisé par les industriels notamment pour les emballages alimentaires, mais aussi les textiles, les peintures et les équipements électroniques. Le BPA a été détecté dans l’urine de 92% de la population échantillonnée* issue de 11 pays européens, dont la France, avec un niveau de dépassement qui variait entre 71 % et 100 % selon les territoires.
“Le BPA est classé comme produit chimique dangereux dans l'UE en raison de sa capacité à nuire à la fertilité et à provoquer de graves lésions oculaires, des réactions allergiques cutanées et une irritation respiratoire”, indique l’Agence sur son site. C’est également un perturbateur endocrinien, “pouvant perturber le fonctionnement normal du système hormonal”.
Il se retrouve dans l’organisme généralement par la voie de l'alimentation, a démontré une autre recherche parue en 2012. “De très petites quantités de BPA résiduel peuvent migrer des matériaux en contact avec les aliments vers les aliments et les boissons, entraînant une exposition humaine par ingestion.” Il peut également se retrouver dans l’eau potable, ajoute l’organisme.
Interdit en France, limité en Europe
En France, depuis le 1er janvier 2015, l’usage du BPA est interdit dans la composition des contenants alimentaires dont les biberons, les bouteilles ou encore les conserves. De son côté, l'Union européenne (UE) a restreint son usage, sauf pour les contenants destinés à des enfants de moins de 3 ans ou il est interdit.
Concernant les adultes, les organismes européens ne sont pas tous d’accord concernant le niveau de concentration à partir de laquelle le BPA est dangereux pour l’organisme. Le seuil de dose journalière tolérable (DJT), qui juge la quantité qui peut être ingérée quotidiennement tout au long de la vie sans risque significatif pour la santé, a été récemment mis à jour par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), le réduisant à 0,2 milliardième de gramme, au lieu de 4 millionièmes de gramme. Un niveau contesté par l’Agence européenne des médicaments (EMA) qui critique la méthodologie employée par ses confrères. Pour elle, ils ont été trop précipités "étant donné qu'un lien de causalité n'a pas été démontré dans une étude chez l'animal ou chez l'homme".
De son côté, l'AEE a conclu que l'exposition des personnes au BPA "est bien au-dessus des niveaux acceptables de sécurité sanitaire, selon des données de recherche actualisées". Et ajoute : "cela pose un risque potentiel pour la santé de millions de personnes".
* L’analyse a inclus 2 756 personnes, et s’est également concentrée sur deux substituts du BPA (bisphénol S et bisphénol F).