Aliments ultra-transformés : définition, dangers et liste indicative des produits à éviter
Source: FemmeActuelle/ image: ISTOCK/ Author: Pascale Perrier
Vous ne le savez peut-être pas mais certains de vos aliments préférés sont probablement ultra-transformés, autrement dit, ils subissent tellement de modifications qu’on ne reconnait plus l’aliment d’origine. Alors quels sont les produits à éviter ? Existe-t-il des dangers liés à leur consommation ? On vous explique.
Biscuits, plats cuisinés ou congelés, boissons aromatisées… Généralement conçus pour être appétissants et attirants, les aliments ultra-transformés (AUT) peuvent en réalité avoir de lourdes conséquences sur notre santé. Au fil des années, de nombreuses études ont observé un changement dans l'alimentation de la population, qui aurait tendance à se tourner davantage vers les aliments ultra-transformés : "On a observé une augmentation de la consommation d’aliments ultra-transformés, qui contribuent aujourd'hui à plus de la moitié des apports caloriques dans de nombreux pays", explique l'Inserm.
Ce concept a été élaboré par Carlos Monteiro, chercheur en nutrition et santé publique à l’Université de Sao Paolo (Brésil) en 2010. En France, il a été repris par Anthony Fardet, chercheur au sein de l'unité Nutrition humaine de l'Institut national de recherche pour l'agriculture, l'alimentation et l'environnement (INRAE). Depuis, plusieurs études scientifiques ont souligné l’impact de la consommation excessive d’aliments ultra-transformés sur notre santé physique et mentale.
Aliments ultra-transformés : qu’est-ce que c’est ?
L’Observatoire des aliments définit les aliments ultra-transformés comme des aliments dont "le caractère ultra-transformé est lié au procédé industriel (hydrogénation, hydrolyse, extrusion, prétraitement par friture) et/ou à l'intégration de différentes substances : colorants, émulsifiants, texturants, édulcorants, additifs divers….On parle d’ultra-transformé pour les formulations industrielles contenant cinq ingrédients ou plus". Ainsi, un aliment ultra-transformé est un aliment qui a subi d’importantes transformations physiques, chimiques et biologiques.
Les aliments sont considérés comme "ultra-transformés" car ils sont principalement composés d’additifs tels que la maltodextrine, les huiles hydrogénées, l'amidon ou encore le sirop de glucose. Le but ? Les rendre attrayants, agréables au goût et prêts à être consommés.
Bien qu'ils soient conçus pour être appétissants, ces aliments seraient en réalité très faibles en vitamines et protéines. En effet, ils sont souvent épinglés pour être trop gras (notamment des graisses saturées), trop salés et trop sucrés.
Aliments ultra transformés : quels sont les produits concernés ?
Une classification a été élaborée par les chercheurs de l’Université de Sao Paolo, dans une étude parue dans la revue scientifique Public Health Nutrition, publiée en 2017, afin de catégoriser les aliments en fonction de leur degré de transformation. Il s'agit de la classification NOVA, qui range ces aliments en quatre groupes : aliments peu ou pas transformés, ingrédients culinaires, aliments transformés et aliments ultra-transformés.
Parmi les produits ultra-transformés, l’Observatoire des aliments a listé les aliments suivants :
Biscuits apéritif, chips
Soupes instantanées
Sauces type ketchup
Nouilles instantanées (jusqu’à une douzaine d’additifs)
Nuggets de volaille et de poisson, cordon bleu
Viandes fumées, saucisses, jambon (contenant nitrites et conservateurs ajoutés)
Plats cuisinés congelés
Pizzas, plats prêts à consommer (contenant des arômes et agents texturant)
Poêlées industrielles de légumes
Pains et brioches industriels, pains de mie
Barres chocolatées
Poudres chocolatées (parfois, entre 75 et 85% de sucre)
Céréales du petit déjeuner
Yaourts aux fruits : entre 6 et 12 additifs selon les marques
Desserts aux fruits aromatisés (sucre ajouté, agents texturants, colorants…)
Crèmes glacées
Sodas, boissons sucrées aromatisées, jus de fruits reconstitués
Les dangers des aliments ultra-transformés : ils favoriseraient le développement de pathologies
Selon l'Inserm, la consommation d’aliments ultra-transformés est souvent associée à des risques de développer des maladies ainsi qu'à des troubles métaboliques tels que l'obésité et les dyslipidémies, qui se définissent par des troubles de la concentration des lipoprotéines, favorisant l'apparition de maladies cardiovasculaires.
Une étude de l’Inserm, publiée dans la revue British Medical Journal, a établi une corrélation entre la consommation quotidienne d’aliments ultra-transformés et le risque de développer des maladies cardiovasculaires mais également de pathologies cérébro-vasculaires.
Dans ces travaux, les chercheurs français ont se sont appuyés sur les données issues de la cohorte de Nutri-net Santé et ont étudié les conséquences de la consommation habituelle d’aliments ultra-transformés auprès de 105.159 participants. Résultat ? Selon les scientifiques, une augmentation de 10% de la part d’aliments ultra-transformés dans le régime des participants était associée à une augmentation de 12% de risque de maladies cardiovasculaires au global, 13% pour les maladies coronariennes et 11% pour les maladies cérébro-vasculaires.
Aliments ultra-transformés : vers une limitation de leur consommation ?
Dans le cadre de son Programme national nutrition santé, Santé Publique France a mis en place plusieurs recommandations visant à réduire et limiter sa consommation des aliments ultra-transformés et privilégier des aliments "faits maison" ou "peu transformés". Ainsi, il est préconisé de se référer au Nutri-score des aliments afin de "choisir choisir les produits de meilleure qualité nutritionnelle" :
au sein d’un même rayon;
entre deux produits de marques différentes;
consommés à la même occasion.
Le Haut Conseil de Santé Publique a pour objectif principal de réduire la consommation d’aliments ultra-transformés d’ici 2022.
Sources : I'Inserm, l'Observatoire des Aliments, Mangerbouger.fr, le Haut Conseil de Santé Publique.