Attention à cet additif contenu dans les dentifrices, alertent des scientifiques
Fuente del artículo: Femme Actuelle / image: - / Par: Louis Tardy
Des chercheurs alertent sur la présence, dans des dentifrices, d’un additif alimentaire pouvant impacter la santé. On vous explique.
Le dentifrice est un produit d’hygiène présent dans toutes les salles de bain. Pour une bonne santé buccodentaire, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) recommande de se brosser les dents deux fois par jour, avec un dentifrice contenant du fluor. Mais un additif alimentaire entre dans la composition de certains dentifrices et produits d’hygiène. Il s’agit du E171, interdit dans l’Union européenne depuis janvier 2022.
Selon les résultats d’une étude menée par l’Institut national de la recherche agronomique (INRAE) et le Laboratoire national de métrologie et d’essais de Paris (LNE), certaines nanoparticules de cet additif alimentaire pourraient atteindre la circulation sanguine, via les muqueuses de la bouche. Leurs résultats sont publiés dans la revue Nanotoxicology.
Qu’est-ce que le E171, cet additif alimentaire qui provoquerait l’apparition de cellules cancéreuses ?
C’est un additif alimentaire qui a été présent dans l’industrie alimentaire. Le E171 était utilisé comme colorant blanc et opacifiant. On le retrouvait dans la composition d’aliments du quotidien comme les pâtisseries, les bonbons, les sauces ou encore les glaces. Le E171 est “composé de micro- et de nanoparticules de dioxyde de titane, TiO2” écrivent les auteurs. Ce produit a été interdit en France en 2020 et dans l’Union européenne en janvier 2022 sur le principe de précaution, ce dernier étant suspecté de provoquer l’apparition de cellules cancérigènes notamment dans le côlon. Cependant, il reste toujours présent dans la composition de certains produits d'hygiènes, tels que les dentifrices.
Comme l’écrivent les chercheurs, “de précédents travaux, sur modèle animal, montrent qu’elles peuvent provoquer l’apparition de cellules précancéreuses dans le côlon, entre autres effets dans l’organisme”. De plus, ces nanoparticules, une fois ingérées, “s’accumulent dans le foie et la rate après leur absorption depuis l’intestin, mais aussi dans le placenta, jusqu’à contaminer le fœtus” comme le détaillent les spécialistes.
Le E171 endommagerait l’ADN d’une muqueuse de la bouche
Mais ces nanoparticules peuvent-elles entrer dans la circulation sanguine par d’autres voies ? Pour mener à bien leurs recherches, les spécialistes se sont basés sur un premier test sur des bouches de cochons. Ces derniers sont “histologiquement très proche de celle de l’humain”. Puis, ils ont mené des tests sur l’effet de ces nanoparticules sur des cultures buccales humaines. “Dans ces conditions respectivement in vivo et in vitro, les tests montrent qu’elles sont en effet rapidement absorbées” écrivent les chercheurs. Ces derniers ont alors observé que ces nanoparticules endommageraient l’ADN. Plus précisément, elles avaient un impact négatif sur les cellules en croissance. Cela pourrait impacter l'épithélium buccal, à savoir la muqueuse qui revêt la paroi interne des lèvres et la cavité buccale.
“Ces résultats confirment non seulement que ces nanoparticules passent par les muqueuses buccales pour atteindre la circulation sanguine, donc bien avant leur absorption dans l’intestin, mais aussi qu’elles peuvent affecter la régénération cellulaire au sein de ces mêmes muqueuses” concluent les chercheurs dans un communiqué.
Ces derniers appellent à prendre en compte de “l'exposition directe de la cavité buccale à l’additif alimentaire E171 lors de l'évaluation des risques chez l'être humain, aussi bien lors de son usage dans les produits alimentaires, qu’en cosmétique (en particulier pour les dentifrices) et dans les produits pharmaceutiques”.
Source : Food-grade titanium dioxide translocates across the buccal mucosa in pigs and induces genotoxicity in an in vitro model of human oral epithelium (17/05/2023)