Comment faire la différence entre un vrai miel et un faux miel ?
Fuente del artículo: Positivr / image: Shuttestock / Par: Mathilde Sallé de Chou
Un miel importé sur deux dans l’UE est coupé au sirop de glucose. Voici quelques clés pour démasquer les miels frauduleux.
Selon une enquête de la Comission Européenne dévoilée le 23 mars 2023, près de la moitié des miels importés seraient frauduleux. Sur plus de 320 pots de miel étudiés, “46 % des échantillons prélevés dans les 16 États membres de l’Union Européenne se sont avérés frauduleux et non conformes aux critères de l’union européenne”, révèle l’association Un toit pour les abeilles.
La France étant un pays grand consommateur de miel, le pourcentage élevé d’importations a des répercussions sur la qualité du miel que nous consommons. Aujourd’hui seulement 20 % du miel vendu sur nos étals serait du miel « pur » ou du « vrai miel ».
Qu’est-ce qu’un faux miel ?
Les règles européennes concernant le miel sont pourtant strictes : pour être qualifié de miel, aucun ingrédient ne doit être ajouté, ni sucre, ni additif, ni même arôme. Pourtant, près d’un miel importé sur deux ne correspondrait pas à ce cahier des charges puisqu’on retrouve dans sa composition du sirop de glucose. Autrement dit, du sucre !
Pour augmenter leurs marges, les industriels proposent donc des miels coupés au sirop de riz, de blé ou encore de betterave. Des additifs choisis en raison de leur faible prix. “Le sirop de riz coûte environ 50 centimes du kilo, soit cinq fois moins cher que le miel pur importé”, précise Un toit pour les abeilles.
Comment démasquer le faux miel ?
Difficile de faire la différence entre un vrai miel et un faux miel simplement au goût ou à l’œil nu. Alors, pour démasquer les miels frauduleux, plusieurs éléments sont à prendre en compte :
Le marketing : label bio, cocarde bleue, blanc, rouge, portrait d’apiculteur sur l’étiquette vantant un savoir-faire familial… Les stratégies pour induire les consommateurs et consommatrices en erreur sont nombreuses. Pour être certain de ne pas acheter un produit frauduleux, ne vous arrêtez pas aux étiquettes.
L’origine : la question de l’origine du miel est au cœur du problème. Si l’Union européenne impose des règles strictes à ses apiculteurs, il n’en va pas de même pour tous les pays auprès desquels nous importons notre miel (Ukraine, Brésil, Chine…). Depuis 2021, les étiquettes des miels mélangés doivent obligatoirement indiquer la liste des pays d’origine du miel par ordre décroissant. Ainsi, si seulement 1 % de la composition du produit vendu est issue de miel français, il n’est plus possible de place la France en tête de la liste pour leurrer l’acheteur.
Le prix : le miel est un produit noble. Les modalités de productions, mais aussi le déclin des abeilles en font un produit de plus en plus onéreux. Chercher la bonne affaire à tout prix risque donc de vous mener vers des produits de mauvaise qualité, le plus souvent trafiqué. Mieux vaut donc le savoir, consommer du miel a un coût.
Comment acheter du vrai miel à coup sûr ?
Éviter le miel mélangé. Pour être certain d’acheter du miel de qualité, il est conseillé d’éviter le miel mélangé. Non seulement cette méthode de production rend la traçabilité difficile, mais elle augmente sensiblement l’impact carbone du produit. Enfin, pour être mélangés, ces miels vont être chauffés ce qui peut altérer leurs qualités.
Privilégiez l’achat en circuit court. Rien de tel que d’acheter son miel chez un apiculteur local ou encore sur le marché pour être certain de sa qualité et de sa provenance.
Parrainez une ruche. Sur son site, l’association Un toit pour les abeilles propose de parrainer une ruche et de recevoir le miel de vos abeilles. Une bonne façon de favoriser le circuit court et d’épauler un ou une apicultrice dans son activité.