Alimentation : le Nutri-score bientôt obligatoire en Europe ?

la source: RTL / image: LAURIE DIEFFEMBACQ / BELGA / AFP / Auteur: Charlotte Diry

Il est difficile de ne pas connaître le Nutri-score. Ces lettres allant de A à E affichées sur les emballages de produits alimentaires pourraient bientôt devenir obligatoire en Europe.

Lorsque vous faites vos courses, vous avez peut-être désormais l'habitude de consulter le fameux Nutri-score. Ces notes A / B / C / D ou E, qui vont de vert à rouge et qui s’affichent sur les emballages de certains de nos produits alimentaires.

Ce Nutri-score pourrait bientôt devenir obligatoire dans toute l'Europe. La Commission européenne va en débattre ce mardi 19 octobre. Et cela fait déjà bondir certaines AOP françaises.
 
Pour rappel le Nutri-score avait été mis en place en France il y a 5 ans. Mais il n'est que facultatif et tout le monde ne joue pas le jeu. Actuellement, un peu plus de 600 industriels l'ont adopté. Cela représente environ la moitié de notre offre alimentaire. 

Mais l'écrasante majorité des industriels qui affichent le Nutri-score sont des Très Petites Entreprises (TPE) ou des Petites et Moyennes Entreprises (PME). Rares sont les grands groupes dans la liste. Coca cola, Mars, Mondelez, Ferrero ou Lactalys par exemple… Des géants de l'alimentation qui inondent nos supermarchés, eux n'affichent pas le Nutri-score.

Et si cela devenait obligatoire en Europe ?

C'est la volonté de la Commission européenne, qui va se pencher sur la question le 19 octobre. Elle souhaite adopter un logo nutritionnel unique et obligatoire partout en Europe. Et le Nutri-score a l'avantage d'être déjà en place dans 7 pays européens, dont la France.
 
Mais certaines filières comme celle du fromage commencent déjà à s'inquiéter. Car 90% de leurs produits sont classés D ou E. Soit les 2 pires notes du Nutri-score. Ce qui est donc injuste pour Sébastien Vignette, secrétaire général de la confédération du Roquefort, qui monte au créneau contre le Nutri-score obligatoire : "Il est très réducteur, par exemple pour les fromages. Il prend très peu compte des protéines et du calcium. Il ne prend pas du tut compte des oligoéléments, des vitamines, du phosphore, du potassium. On demande l'exemption pour les produits sous sigle de qualité AOP / IGP et que la réflexion sur le Nutri-score porte sur les produits ultra transformés", explique-t-il. 
 
Le Nutri-score ne juge en effet que la teneur en sel, en sucre, et en matières grasses d'un produit. Un aliment classé vert, A ou B, n'est donc pas forcément sans d'additifs ou produits chimiques. Certaines filières françaises estiment que cela va induire les consommateurs en erreur