Fournitures scolaires : comment éviter les substances toxiques

Source: Reporterre / image: Pexels/CC/Tima Miroshnichenko / Author: Quentin Zinzius

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Un nombre important de fournitures scolaires est encore fabriqué à partir de substances chimiques toxiques. Un risque pour les enfants, qu’il est pourtant possible de limiter.

Colles, crayons, feutres, et même gommes et cahiers... Autant d’accessoires indispensables à la scolarité, particulièrement prisés à l’aube de la rentrée. Pourtant, derrière ces banales fournitures scolaires teintées de couleurs et — parfois — de parfums agréables, se cachent des composants bien moins glamours. 

Selon une expertise rendue par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) le 31 mai, plusieurs dizaines de substances dangereuses sont ainsi contenues dans les fournitures scolaires. Parmi elles, des phtalates (perturbateurs endocriniens), des hydrocarbures aromatiques (cancérigènes) ou encore des isothiazolinones (allergisants), pouvant avoir des conséquences sur la santé en cas d’ingestion, d’inhalation, ou de simple contact physique.

« Pas d’obligation pour les fabricants »

Alors quelles sont les fournitures à éviter ? Si dans certains cas, la composition et/ou une indication de danger sont apposées sur les emballages et les fournitures concernées, la réglementation en la matière reste très superficielle. « Tant qu’il n’y a pas de réglementation précise, il n’y a pas d’obligation pour les fabricants », indique le Dr Suzanne Déoux qui a coordonné l’étude Trouss’air, commandée par l’Agence de la transition écologique (Ademe) et parue en 2019.

Certains articles (feutres, crayons de couleur, peintures à l’eau, etc.) ont cependant vu leur statut évoluer pour être considérés comme des jouets. Ils portent alors le marquage CE, et passent sous le giron d’une réglementation plus contraignante, interdisant « les substances cancérigènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction », précise l’étude de l’Ademe. Mais cette classification reste au bon vouloir de chaque fabricant. Ainsi, « les colles, les peintures, les feutres de coloriage ou d’écriture », doivent donc constituer un point d’attention particulier pour les familles, car plus susceptibles de comporter des substances à risques.

Choisir des produits naturels et labellisés

Mais face à l’immensité des rayons, et, parfois, au manque de transparence des grandes marques [1], le plus simple est encore de se référer aux labels reconnus.

Principaux labels à suivre, selon l’avis rendu par l’Anses.

L’Ademe et l’Anses recommandent plusieurs d’entre eux. « Ils certifient que les produits concernés […] limitent ou interdisent les substances nocives pour la santé », précisent les deux études. Pour l’écriture, il est conseillé de privilégier les produits NF Environnement, en bois ou en métal, qui nécessitent moins de produits chimiques lors de la fabrication ; ils comportent également moins de risque s’ils venaient à être mâchouillés. Pour la colle et les correcteurs, le maître mot est « solide » ! Les versions liquides de ces articles contiennent des solvants souvent toxiques. Quant aux cahiers et feuilles de papier, les écolabels sont encore une fois à privilégier, pour garantir le respect de l’environnement, mais aussi éviter les pigments comme le mercure, le plomb ou le cadmium qui peuvent être contenus dans les encres.