Deux études alertent sur les risques pour la santé des plats industriels «ultra-transformés»

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La consommation très fréquente de plats industriels pourrait augmenter les risques cardiovasculaires.

La consommation très fréquente de plats industriels pourrait augmenter les risques cardiovasculaires.

L’abus de plats industriels «ultra-transformés» augmenterait le risque cardiovasculaire et les décès, d’après deux nouvelles études européennes, qui ne démontrent toutefois pas de lien direct.

Risque accru d’obésité, d’hypertension artérielle, voire de cancers. Deux nouvelles études publiées jeudi soulignent les risques liés à l’abus de plats industriels «ultra-transformés», c’est-à-dire ayant subi des procédés industriels de transformation et contenant de nombreux ingrédients, notamment des additifs. La plupart des plats prêts à réchauffer, des sodas sucrés ou contenant des édulcorants, des saucisses, soupes en poudre, snacks ou encore steaks végétaux reconstitués avec additifs, font partie de ces aliments mauvais pour la santé.

Les deux études sont parues dans le British Medical Journal (BMJ). L’une a été conduite par plusieurs universités espagnoles sur près de 20.000 diplômés universitaires âgés en moyenne de 38 ans. D’après cette étude, une consommation plus élevée d’aliments ultra-transformés (plus de 4 portions par jour) est associée à un risque accru de mortalité toutes causes confondues de 62 % comparativement à une consommation moindre (moins de 2 portions par jour).

Attention aux additifs

La deuxième étude a été conduite par l’Inserm et porte sur plus de 100.000 Français qui font partie de l’étude NutriNetSanté. Ces personnes ont été suivies sur six ans minimum, entre 2009 et 2018. L’objectif de ce projet est d’étudier les relations nutrition-santé. La Dr Mathilde Trouvier , qui a dirigé l’étude, et son équipe, ont évalué la consommation de 3300 aliments et boissons classés selon leur degré de transformation industrielle. Or, l’absorption d’aliments transformés à un degré élevé a été associée à un risque plus important de maladies cardiovasculaires (1409 cas sur 105.159 participants).

Si ces aliments hyper-transformés sont pointés du doigt par les chercheurs, c’est qu’ils sont plus riches en sel, en graisse saturée et sucre mais aussi qu’ils contiennent moins de vitamines et de fibres. L’étude ne démontre toutefois pas de lien direct entre la consommation de ces plats industriels et l’augmentation des risques cardiovasculaires. Le lien entre les deux est toutefois «statistiquement significatif», a indiqué Mathilde Trouvier à l’AFP. «Par exemple, à statut tabagique, niveau d’activité physique et poids équivalents, les personnes qui avaient une proportion d’aliments ultra-transformés dans leur alimentation plus élevée avaient plus de risque de développer une maladie cardiovasculaire», a-t-elle ajouté.

Elle ne se veut pourtant pas alarmiste soulignant que c’est la «consommation régulière qui importe». Elle prône la consommation d’aliments bruts comme les légumes, les fruits, les lentilles ou encore le poisson et incite à être vigilant à la liste des ingrédients. Une attention toute particulière doit notamment être portée à la présence éventuelle d’additifs. Le Nutri-Score conçu par Santé publique France informe également sur la qualité des produits présents dans les supermarchés.